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Articles de dictionnaireMétéorologie
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d'études de la nature, se vit forcé de cesser sur-le-champ toute publication de 
ses observations sur l'atmosphère. Accoutumé depuis long-temps à céder à la 
nécessité, il se soumit en silence, et continua d'observer, mais pour lui seul. 
Il faut avoir de la puissance pour pouvoir faire le bien, et trop souvent ceux 
qui en possèdent l'emploient à l'empêcher.
 

On peut juger combien fut grande la passion des opposans, par les moyens de tout 
genre dont ils firent usage pour la satisfaire (1). Aussi, dès que le savant si 
éclairé, si favorable aux sciences et aux arts, qui occupoit le ministère de 
l'intérieur, eut été remplacé, la correspondance météorologique, qui exigeoit 
des circonstances si difficiles à réunir pour être établie, et qui devoit servir 
de modèle à une institution utile et durable de la part du gouvernement, fut 
aussitôt abolie. On manda aux préfets des départemens, qu'on n'avoit plus besoin 
d'observations météorologiques ; les observateurs furent remerciés, et ce qu'il 
y avoit de plus important à conserver pour l'avantage de l'humanité, fut en un 
instant détruit, peut-être pour jamais.
 

Tous les tableaux d'observations comparées, recueillies de différens points de 
la France, et qui se trouvoient au ministère de l'intérieur, étant l'ouvrage de 
l'auteur, et pouvant servir à ses recherches, devoient, selon la justice, lui 
être remis, puisqu'on abandonnoit leur continuation : cependant on l'en priva, 
en les renvoyant au bureau des longitudes. 

(1) Dans quel but a-t-on osé dire que Toaldo avoit refuté l'opinion qui attribue 
à la lune des influences propres à opérer des variations dans l'atmosphère ; 
tandis que l'Essai météorologique de ce savant professeur de Padoue, atteste, 
d'après un grand nombre de faits, la réalité de ces influences ; qu'il a 
lui-même déterminé, sous le nom de points lunaires, les principaux points 
d'action de la lune sur l'atmosphère, et qu'il a, dans ses Aphorismes 
météorologiques, présenté (pag. 131) un ordre de puissance à l'égard de ces 
points d'action ? Citons l'article qui donne lieu à cette remarque.
 

« Les mouvemens des astres (relativement à leurs rapports supposés avec les 
variations de l'atmosphère) étoient ceux de ces phénomènes auxquels il étoit le 
plus naturel de penser ; et la lune, comme plus voisine de nous, devoit attirer 
l'attention la première. Le peuple attribue dès long-temps à ses phases quelque 
influence sur le temps : Toaldo et M. Cotte ont refuté cette opinion : » Rapport 
historique sur les progrès des sciences naturelles, présenté, etc., pag. 117.
 

Quelle assertion ! non-seulement Toaldo, qui a constaté l'opinion dont il 
s'agit, ne l'a point refutée, mais Cotte lui-même ne l'a point fait et n'auroit 
pu le faire ; car tout le monde connoît les observations de ce dernier, la 
manière dont il les a présentées, et l'on sait qu'il ne les mit jamais en 
comparaison ou en rapport avec l'arrivée des points lunaires. 

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